Les Beaux

de Léonore Confino
mise en scène Anne Coutureau
 
avec  
Yasmin Van Deventer et Cédric Welsch
 

 » Un homme et une femme vivent sous nos yeux un amour parfait, entre week-ends au ranch et bals somptueux. Mais leur beauté a quelque chose de lisse, leurs mots sonnent étrangement faux, et pour cause : cet homme et cette femme sont en réalité les Ken et Barbie auxquels une petite fille de 7 ans donne vie.

A travers la vision de l’enfant, se dévoile le couple aussi désastreux qu’irrésistible que forment ses parents.
J’ai toujours aimé espionner les enfants quand ils jouent avec leurs poupées. Quels sont les mots des adultes qu’ils s’approprient ? De quelle manière purgent-ils, à travers leurs personnages, la violence du monde ? Le miroir qu’ils nous tendent est souvent d’une troublante lucidité. Cette façon qu’ils ont, sourcils froncés, de plonger tout entier dans leur imaginaire, m’a donné l’idée de transposer cette immersion au théâtre :
Le spectateur pense assister au quotidien d’un couple idyllique, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il est entré dans le point de vue d’une fillette qui se rejoue avec Barbie et Ken des scènes entre son père et sa mère.
Quand les « vrais » parents apparaissent, nous comprenons que leur fille, entre idéalisation et métaphores, cherchait surtout à les fuir : ce sont des monstres de puérilité. Beaux et narcissiques, ils sont façonnés par notre société de consommation… jusqu’à s’évaluer comme des produits « Quand j’étais petit, le saumon c’était rare, c’était chic. Et puis bam, ils ont lancé l’ élevage intensif, même les enfants en bouffent à la cantine. Tu as suivi la courbe du saumon : tu tes dévaluée ».

Avec ces quadra « actifs », je voulais interroger les possibilités de l’amour dans le quotidien des grandes villes : stress, hyper-connexion, indifférence, performance, comment trouve-t-on de la place pour aimer l’autre ? Et notre corps, comment désire-t-il quand ses moindres besoins sont assouvis en quelques clics, avec livraison express ? L’envie de l’autre peut-elle survivre au non-manque, à la mécanisation des corps ?
Pour ce couple à la dérive, une occasion de renouer avec leur instinct surgit quand leur fille fuit la maison : abandonnés par leur propre enfant, ils n’ont plus d’autre choix que de plonger en eux-mêmes, pour excaver leur profonde humanité. » Léonore Confino


LÉONORE CONFINO écriture

Léonore Confino

Le goût de l’écriture théâtrale est né d’observations dans ses « boulots d’appoints », en parallèle de ses études de cinéma documentaire. Il est attisé par les découvertes des textes de Naomi Wallace, Roland Schimmelpfennig, Hanokh Levin…
En 2009 et 2010, elle écrit Ring et Building sur les thèmes du couple et du travail, mis en scène par Catherine Schaub. En 2014, le binôme se plonge dans une famille dysfonctionnelle avec Les uns sur les autres, créé au théâtre de Rungis et repris au théâtre de la Madeleine. Puis nait Le Poisson belge, publié aux éditions Actes Sud-Papiers.
Dans un esprit de laboratoire, Léonore développe avec Catherine Schaub un spectacle sur les dérives d’une communauté de lycéens Parlons dautre chose puis 1300 grammes en collaboration avec des neuro-scientifiques (éditions Actes Sud-Papiers).
En 2019, Côme de Bellescize met en scène Les Beaux avec Elodie Navarre et Emmanuel Noblet (éditée chez Actes Sud-Papiers sous le titre Enfantillages).
En 2018 et 2022, l’autrice se passionne pour le théâtre immersif : Smoke Rings, monté par Sébastien Bonnabel et  Like me un spectacle déambulatoire en piscine mis en scène par Pauline Vanlancker.
En 2023, Le village des sourds (éditions Actes Sud-Papiers) est créé par Catherine Schaub avec Ariana-Suelen Rivoire et Jérôme Kircher à la « Maison » à Nevers en février 2023, avant d’être repris au théâtre du Rond-Point à Paris. La même année nait L’enfant de verre, mis en scène par Alain Batis. La saison dernière, Leffet Miroir (Actes Sud-Papiers) monté par Julien Boisselier se jouait au théâtre de l’Oeuvre à Paris et Léonore créait Wax Mood avec le chorégraphe Hervé Sika, repris à la MC93 de Bobigny.

L’autrice a reçu le prix Sony Labou Tansi pour Le poisson belge et Le village des sourds. Elle a été nommée aux Molières en tant qu’auteur à 5 reprises pour Ring, Le poisson belge, Les beaux et Le village des sourds et L’effet miroir.


YASMIN VAN DEVENTER

Yasmine Van Deventer Théâtre Paris

Originaire de Californie, d’une mère iranienne et d’un père américano-hollandais, Yasmin commence à jouer pendant son adolescence dans une compagnie de théâtre à San Francisco – the Berkeley Rep Theatre – ses premiers rôles sont Mrs. Hannigan de la comédie musicale Annie, Juliette, Pippin, Jocasta, Ariel, Lady M, Elvire…
Elle a suivi des cursus variés de formation en arts dramatiques, notamment à l’University of Southern California à Los Angeles, et en 2017, au Maggie Flanigan Studio à New York City, ainsi qu’avec Larry Moss et Jack Waltzer ces dernières années dans le cadre de leurs ateliers spécialisés pour des acteurs professionnels.

A New York, elle a beaucoup joué au théâtre ainsi que dans des films indépendants. Elle a également passé une année en résidence à Montréal pour écrire un scénario inspiré de l’exil de sa mère suite à la Révolution iranienne.
Installée en France en 2022, elle intégre l’Ecole Périmony, qui lui permet d’affiner son jeu en français et de se plonger dans un répertoire francophone.
Elle a écrit un seule en scène, Details my mother left out, qui raconte la vie sa mère avant et lors de la Révolution Iranienne, et au comble de son exil américain. Ce spectacle est en cours de traduction et de production. Sa société de production, One Thousand & One Nights Productions LLC, basée aux Etats-Unis, est également en phase de développement d’une adaptation de sa pièce au cinéma.

Yasmin a suivi un parcours en sociologie et en littérature en France, à New York, ainsi qu’en Haïti et en Martinique.


CÉDRIC WELSH

Né à Montreuil, il travaille en tant que soignant aux urgences de Lariboisière pendant dix ans.
En 2011 il intègre les Cours Florent.
Il joue dans Intrusion de Frédéric Sonntag en 2014, mis en scène par Laurent Fresnais.
En 2017, il joue dans Mise en boîte d’Inès Anane au Théâtre de Belleville, en 2019 il joue Le 20 NOVEMBRE de Lars Norén au Théâtre la Flèche et en 2023 il part en tournée dans la pièce Les Vivants de Jean-Philippe Daguerre, parallèlement il joue à l’Opéra Bastille en tant que comédien mime dans Carmen.

Depuis sa sortie d’école il tourne aussi régulièrement, dernièrement il joue dans Bâtiment 5 de Ladj Ly et dans Gérald le conquérant de Fabrice Eboué.