Phèdre

« C’est Vénus tout entière, à sa proie, attachée »

Acte 1, scène 2

Phèdre se croit coupable d’un amour incestueux.
Mais où est sa faute ?
Quelle part est la sienne, quand c’est Vénus qui à travers elle déploie toutes ses fureurs ?
Où est l’inceste puisque Hippolyte ne lui est attaché par aucun lien du sang ?
Où l’adultère, puisque Thésée, semble-t-il, est bel et bien mort, et la laisse pour veuve ?
De quoi veut-elle donc se punir elle-même, quels sont les mots, quel est l’aveu qu’elle veut mettre à mort en marchant au tombeau ?

« N’allons point plus avant » dit Phèdre en arrivant, seule, sur scène, à la suite d’Oenone.
Seule avec elle-même, seule avec son péché ; seule, et pourtant, nombreuse, et pourtant, hors d’elle-même, et comme possédée.

Toute la pièce tient en un souffle, dans cette expiration d’une femme qui ne se comprend pas, qui se débat jusqu’à l’instant ultime, livrée à l’extrême de toutes les tortures de la honte et de l’humiliation d’un amour désespéré.
A l’écartèlement de la passion répond la plus atroce solitude.

Racine lui-même n’ira pas plus avant.

Mise en scène Jean-Luc Jeener
Assistante Bérengère de Pommerol
Costumes Catherine Lainard

Avec
Eloïse Auria (Aricie)
Anne Coutureau (Phèdre)
Fabien Floris (Hippolyte)
Anneliese Fromont ou Anne Plumet (Oenone)
Marie Hasse (Ismène, Panope)
Christophe Hatey ou Jean-Paul Audrain (Thésée)
Alfred Luciani (Théramène)

Théâtre du Nord-Ouest
13, rue du faubourg Montmartre Paris 9ème
01 47 70 32 75
métro Grands Boulevards
theatredunordouest.com

Production
Compagnie de l’Elan